Parcours.

J'ai toujours aimé m'habiller. Depuis la 1ere veste en Seersucker à 13 ans jusqu ‘au Fresco que je porte aujourd' hui, le vetement masculin est pour moi une véritable passion . Très tôt, je me suis habillé en fripe ,apprenant mes classiques, et découvrant l'importance des codes dans l' habillement masculin. Oscar Wilde disait qu' il faut les détourner en montrant qu'on les connait… 1ère incursion dans la fabrication : des short de bain en Wax fabriqués à Abidjan par des tailleurs locaux. Je comprends alors ce qu’est un tailleur et l' importance de la coupe d' un vêtement. Je me forme alors au modélisme (ESMOD , AICP ) pour comprendre le secret de “la tombée” d' un vêtement, notion tout aussi mystérieuse que la vestibilité d'une veste ou la Main d’un tissu…. Toutes mes expériences, dans le jean ( vente de jeans de collection aux puces ) ou le costume ( au sein de la maison KORN ), dans le prêt à porter ou la mesure industrielle m'apprennent l’importance de la fabrication. A l’aube du siècle naissant, commence une aventure en tant que tailleur indépendant ( Pour Hommes Extraordinaires ) me confrontant jours après jours aux différentes morphologies , à la psychologie masculine, à ces fameux codes et surtout à un mystère : L’Allure. Elle ne s' apprend ni ne s’achète et ceux qui l’ont n' ont pas besoin de moi.Je peux aider les autres à s’ en approcher et cela m'a pris 40 ans . Je propose aujourd' hui, en plus de mes services de tailleur en collaboration avec Assane Pen , un service d'habilleur qui consiste à vous convaincre qu’arborer une pochette parfumée peut changer le cours de votre vie ou que le port de bretelles rend plus beau… Plus sérieusement vous conseiller et vous accompagner dans la constitution d'une garde robe étudiée, en fonction de vos moyens, en prêt à porter (dans des enseignes approuvées et en toute independance) ou en mesure. Neuve ou en fripe, classique ou décalée.

MICHAËL OHNONA –Les gentlemen de la capitale , par Paul Fournier dans Parisian gentleman.

Michaël Ohnona, coupeur de formation, tient un salon d’élégance non loin de la Bourse et habille des hommes de toutes origines, de tous milieux et, surtout, aux motivations très diverses. Réputé pour son esprit affuté et frondeur, Ohnona parle de ses clients avec humour et amour : « Loin de moi l’idée de sous estimer mes chers clients, mais se faire couper un costume chez moi ne confère le titre d’homme extraordinaire qu’à titre morphologique ! Je reste cependant persuadé qu’au sein de ma clientèle se cache un futur Bertrand Blier, amateur de cachemires écossais et, qu’au sein des nombreux avocats qui me font confiance, va se révéler un nouveau Robert Badinter. Des hommes extraordinaires donc… ». Si cette introduction ne vous fait pas immédiatement aimer l’homme et son esprit, je vous prie de quitter cet article et de ne plus jamais lire mes publications ici. Michaël Ohnona habille, coupe, adapte, forme et prépare. Il est l’une des adresses favorites des futurs mariés et nombreux sont les hommes qui passent chez lui, sur la recommandation d’un ami, sans avoir à titre personnel la moindre expérience dans l’univers de la mesure. Sa patience est immense mais il n’hésitera cependant jamais à faire choisir un futur marié entre sa future femme et lui lorsqu’il s’agira de définir le costume de Monsieur si Madame s’évertue à s’immiscer dans tout, à faire des erreurs et à être désagréable. J’aime les hommes qui sont capables de refuser des clients. Avoir constamment le courage de ses opinions, même au cours d’une relation commerciale est, vous l’avouerez,  une vertu bien rare. J’ai personnellement plus appris auprès de Michaël Ohnona qu’auprès de toutes les autres sources d’information réunies. Il a notamment su faire preuve de patience avec moi à de nombreuses reprises lorsque, borné et assuré d’avoir raison sur la hauteur des pantalons, je demandais un montant relativement similaire à mes jeans. « Tu fais ce que tu veux, mais je vais te faire un deuxième pantalon, avec un montant d’homme, que tu mettras avec des bretelles ». Je fus, sur le moment, légèrement surpris de l’audace de ce personnage, par ailleurs très sympathique… mais six mois plus tard, je mettais au rebut le pantalon dont j’avais exigé les mesures et je ne portais plus que le pantalon « d’homme » qu’Ohnona m’avait conseillé. Tout client a, évidemment, le droit à la parole et peut défendre sa cause auprès de Michaël. Mais force est de constater que ce dernier a toutefois souvent raison. Personnellement, j’ai presque tout appris de lui : les tissus, les styles anglais, français et italiens, les grands tailleurs, les icônes du style, les crans et surtout, l’art de sortir de l’ordinaire et de trouver ce qui, à terme, me définirait. Comme il l’explique très bien lui-même , Michaël Ohnona propose un service de petite mesure semi-traditionelle, à partir de 950 euros en fonction du tissu choisi. Pour une fabrication intégralement traditionnelle comptez un surcoût de 50%. Mais au delà des produits, c’est bien le savoir et la gentillesse de l’homme ainsi que sa passion pour les détails qui font de son échoppe parisienne un passage incontournable de tout aspirant gentleman, où qu’il en soit dans son parcours sartorial personnel.

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MICHAEL OHNONA par Guillaume Masson , Speakiteasy.fr

A l’occasion de mon mariage j’ai commencé à m’intéresser aux costumes. Après des jours de recherches, de lectures de blogs et de forums, j’ai passé la porte de ce petit salon de curiosité pour commander mon premier costume « sur-mesure ». J’y suis retourné souvent, j’y ai appris tellement. J’ai eu la chance de passer de longues heures à échanger avec un homme passionné, drôle, intelligent et toujours terriblement élégant. Qu’y trouvait-on ? Une petite mesure. Monsieur Ohnona proposait des vêtements en demi-mesure (ou Made To Measure) d’ateliers classiques. Il les recevait non terminés pour avoir la main sur les finitions et la possibilité de retoucher tôt et ainsi modifier des silhouettes. Bien plus que la façon qualitative, la magie Ohnona était ailleurs: Le travail sur la silhouette et la construction globale d’une garde robe cohérente. On y trouvait aussi des objets de passion, sur lesquels on pouvait échanger des heures durant. Car plus qu’un habilleur, on était chez un passionné de belles choses. Stylos, maquettes automobiles, briquets, montres, livres, étoffes… Tout ce qui est beau avait sa place dans l’improbable harmonie de cette petite boutique. Sur le site internet de la boutique, se trouvait une page que j’ai certainement consulté des centaines de fois : « La garde robe idéale ». Cette page, entre poème et liste variante a nourrie mes envies et mon imaginaire comme aucune autre source d’inspiration. Peu d’articles étaient listés, mais une cohérence, une personnalité et un côté irrévérencieux les liais. Aujourd’hui encore, quand j’achète un vêtement je me demande toujours si il aurait eu sa place sur cette page. Car c’était ça aussi de s’habiller chez « Pour hommes extraordinaires », plus qu’un vêtement, j’allais y construire ma garde robe. Je me souviens de certaines idées ou demandes auxquelles le propriétaire m’avait répondu avec beaucoup d’humour « Prenons le temps d’y réfléchir sérieusement » ou encore « Bien sur monsieur, attendons trois costumes et on en reparle. S’entendre dire non. C’était aussi ça M Ohnona, un conseil, un accompagnement, une opinion jamais imposée mais toujours argumentée. J’y ai toujours trouvé une vision globale, axée sur une silhouette plutôt que sur une pièce en particulier. Une attention particulière à prendre au sérieux les problématiques les plus futiles. Trouver la nuance exacte, la main, le motif, le drapé qui donnera l’impression qu’il n’y a aucun calcul derrière l’harmonie finale d’une tenue. On peut le retrouver grâce à Instagram et semble-t-il un nouveau projet, j’espère pouvoir y faire un tour, il y a des pièces que je ne me sens pas capable de faire faire par quelqu’un d’autre. En attendant, je profite de cet article pour dire merci, monsieur Ohnona, vous êtes un homme extraordinaire.